L’Apollo « Jérémy Nadeau »

Interview

L’Apollo « Jérémy Nadeau »

Apollo était le Dieu grec des Arts, du chant, de la musique, de la beauté masculine, de la poésie et de la lumière. Ainsi quoi de mieux qu'interroger les artistes français pour savoir s'ils possèdent certains attributs d'Apollo.

Notre APOLLO du jour est comédien, a 31 ans, le porte très bien et le vit presque bien, revendique un droit d’aînesse sur un frère et une soeur, a été formé à l’école du cirque, repousse weekend après weekend toujours plus la jauge du public au Grand Point Virgule dans son spectacle « Beaucoup Trop », prend d’assaut les premières places des séries les plus visionnées sur Amazon Prime avec « Coeurs Noirs » et surtout met en pause son cerveau en ébullition permanente lorsqu’il fait du coloriage. Son nom : JEREMY NADEAU !

 

  • Bonjour Jérémy et bienvenu dans ton interview « APOLLO ». Parlons tout d’abord de ton ascendance, toujours importante dans la mythologie. Que peux-tu nous dire de ton enfance et de ta relation avec tes parents ?

Jérémy Nadeau : J’ai eu une enfance absolument pas difficile avec des parents très aimants. On peut même dire qu’ils m’ont plus aimé moi qu’ils ne se sont aimés parce qu’ils ont divorcé au bout de plusieurs années de mariage (rires). J’ai toujours grandi en région parisienne et jamais dans Paris même. Concernant mes activités, j’ai toujours été intéressé par l’artistique avec plusieurs années de cirque et également du piano et du chant au conservatoire. J’ai fait aussi pas mal de sport et notamment de l’athlétisme. J’aurais pu et j’aurais voulu continuer à pratiquer et à performer en saut en longueur et en 200 mètres mais je me suis blessé au genou…et pas les « croisés » (rires). Et c’est à ce moment-là que j’ai commencé le théâtre. Ma mère ne voulait pas que je reste inactif après ma blessure et elle a décidé de m’inscrire au théâtre. J’avais une image un peu poussiéreuse et barbante du théâtre mais j’ai découvert cet art et c’est devenu une passion.

  • Quels traits de caractère t’ont laissé tes parents ?

J.N : Je dirais que ma mère m’a laissé le côté plus sage, calme, réfléchi et spirituel. Alors que mon père avait toujours la blague facile donc c’est clairement de lui que j’ai pris mon côté « clown ». J’ai pris des deux et je pense être un bon équilibre de mes deux parents. Comme je dis dans le spectacle : « Il ne faut pas être trop dans le coeur et ne pas être trop dans le cerveau » !

 

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  • Tu évoques sur scène ton passage au cirque lors de tes jeunes années. Tu expliques que c’est ta mère qui t’as fait découvrir cet univers. Que penses-tu qu’elle ait vu chez le jeune Jérémy pour t’y inscrire ?

J.N : Peut-être qu’elle a vu dans le cirque le fait d’exprimer un art. J’ai toujours aimé, d’une manière un peu grossière, « me donner en spectacle ». Et donc apprendre à jongler, à faire du diabolo mais surtout à faire des spectacles de cirque, c’est surtout cela qui a dû lui donner l’idée. Car honnêtement, ma mère n’est pas spécialement une artiste et mon père non plus d’ailleurs. Ils ont, tous les deux, des métiers très conventionnels même s’ils se sont rencontrés dans un cours de danse.

Mais pour revenir au cirque, j’ai adhéré et adoré rapidement. On a tendance à voir le cirque d’une manière un peu cliché avec son chapiteau, ses clowns, les dompteurs,…Alors oui c’est le cas mais c’est également beaucoup d’exercices d’équilibre ou d’expressions corporelles. En vrai, le cirque a été très bénéfique pour moi notamment dans l’aisance avec le corps. Le cirque et le théâtre ont été deux manières de s’exprimer à la fois très différentes mais très complémentaires. Cela permet dans la vie de tous les jours d’être plus à l’aise ne serait-ce que pour parler.

Ce qui est paradoxal, c’est que dans la vie, je ne suis pas le plus extraverti et je n’aime pas que la lumière soit sur moi. Sur scène et sur un plateau oui mais dans mon quotidien, pas du tout. Les mondanités et moi, cela fait deux. Je suis plutôt team « Netflix and chill » !

  • Tu t’es dirigé vers l’art de la comédie, préfères-tu faire rire ou endosser un rôle devant les caméras ?

J.N : On me pose souvent cette question mais je ne peux pas y répondre. En effet, c’est comme si l’on me demandait si je préférais « aller au restaurant » ou « mettre des chaussures ». Ce sont deux choses un peu similaires dans le sens où il faut jouer. Néanmoins, on va dire qu’endosser un rôle, cela me permet de ne pas être moi alors que le « Stand Up », cela n’a jamais été autant moi. C’est très agréable d’être soi et c’est très agréable d’être quelqu’un d’autre pendant les quelques mois de tournage.

 

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« Retirer l'étiquette du "mec d'internet qui fait rire" n'est pas du tout évident. »

Jérémy Nadeau

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  • Beaucoup d’humoristes bifurquent vers le cinéma et ne reviennent jamais sur scène. Est-ce que l’on peut être humoriste toute sa vie ?

J.N : Je ne sais pas si l’on est humoriste toute sa vie mais ce qui est certain, c’est que lorsque l’on a été humoriste, on aimera toujours faire rire. C’est super satisfaisant de faire rire. Après, je pense que lorsque l’on nous colle l’étiquette « humoriste » et que l’on arrive à s’en décoller, on n’a pas forcément envie de retour en arrière. C’est un peu mon cas avec YouTube où pendant 12 ans j’ai fait des vidéos sur cette plateforme et aujourd’hui, retirer l’étiquette du « mec d’internet qui fait rire » n’est pas du tout évident. C’est pour cela que la série « Coeurs Noirs » ou celle que je suis en train de tourner pour Netflix « Furies » me permettent de montrer autre chose de ma palette de comédien.

 

  • Aurais-tu pu t’épanouir dans un autre art ?

J.N : Peut-être dans la musique et le piano mais le conservatoire où j’étais m’a un peu dégoûté avec un côté élitiste très exacerbé. J’aurais bien aimé continuer et d’ailleurs, il faudrait que j’en rachète un.

 

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  • Apollo est également le Dieu de la lumière. As-tu toujours été attiré par la lumière ? Et as-tu choisi ce métier pour la lumière qu’il apporte sur soi et son travail ?

J.N : Pas du tout ! Je suis fier que mon travail m’apporte de la lumière mais pas pour la lumière en tant que telle mais pour ce qu’elle va m’apporter derrière. Comme j’ai pu le dire avant, la lumière seule ne m’intéresse pas car je préfère rester chez moi que d’aller dans une soirée mondaine. Ce qui m’importe, ce sont les projets qui découlent de la célébrité et non pas le fait d’être connu. Après je ne fais pas le « pisse-froid », être connu, cela permet de remplir ta salle et c’est génial. Mais honnêtement, si je pouvais faire ce métier sans l’aspect paillette, j’adorerais.

  • Penses-tu être une personne solaire ?

J.N : C’est difficile de se définir soi-même comme personne solaire mais l’opposé serait une personne dans la lune et clairement je suis plus du côté du soleil.

  • Apollo est également le Dieu de la beauté masculine. Penses-tu qu’un physique avantageux donne une longueur d’avance dans ce métier ?

J.N : Je pense que dans l’humour pas du tout ! Après je ne dis pas que cela me desserve mais il ne faut absolument pas en jouer. Dans le spectacle, pas une seule fois, je n’y fais allusion car tout simplement ce n’est pas intéressant. Après dans le cinéma, je serai tenté de te dire que cela te donne une longueur d’avance aux USA mais pas dans le cinéma français. Chez nous, ce n’est pas ce qui prime et tu ne peux pas faire carrière juste sur un physique.

  • Que penses-tu de l’univers de la mode et des shooting photos qui vont avec ?

J.N : Je ne suis pas forcément très fan de cela mais j’ai aussi envie de diversifier mon image. Maintenant, l’humour, c’est le spectacle et les extraits de celui-ci que je mets sur les réseaux et j’aime bien tester autre chose également. Pouvoir faire des collaborations avec des marques afin d’avoir des shooting photos un peu plus sérieux, cela en fait partie. Après, on ne va pas se mentir, avoir de belles photos de soi, c’est agréable. Et enfin, cela permet aussi d’attirer les regards sur ce que je fais et sur ce que je suis car c’est aussi ce que je suis. Ce n’est pas un exercice avec lequel je suis toujours très à l’aise mais en vrai, c’est assez plaisant et si cela permet de diversifier les projets, c’est top. Si je garde mon identité et que cela ne la dénature pas alors il n’y a aucune raison de ne pas le faire !

  • Toi qui parles de te diversifier, aurais-tu une passion dont on n’aurait pas eu vent ?

J.N : J’adore les jeux-vidéos mais ma passion cachée, c’est le coloriage (rires) ! Je suis quelqu’un qui réfléchit beaucoup et en permanence et le coloriage, cela me permet de débrancher le cerveau. Pour l’anecdote, mon petit-frère de quinze ans ne savait pas quoi m’offrir pour mon anniversaire et je lui ai dis de m’acheter un cahier de coloriage. Du coup, je coloris des personnages Marvel et cela a un vrai pouvoir méditatif sur moi.

  • Pour terminer, peux-tu me citer pour toi : L’APOLLO de l’humour ?

J.N : Je pourrais te donner des noms d’humoristes mais pour moi l’une des personnes qui me fait le plus rire et qui m’inspire le plus, c’est « KAZA » mon co-auteur. Professionnellement et personnellement, il m’a aidé sur plein de choses et donc on peut parler d’APOLLO de l’humour et de mentor pour moi.

  • Et l’APOLLO de l’acting ?

J.N : Will Smith ! Pour la carrière, les différents registres dans lesquels il a pu jouer et maintenant son retour après la polémique des « Oscars » l’année dernière.

  • Et pour terminer, quelle serait ton ARTEMIS ? Ta jumelle, ton double féminin dans le métier ?

J.N : Une humoriste pas encore trop dans la lumière mais cela devrait venir vu son talent, c’est Alexandra Roth. J’adore son énergie et c’est mon ARTEMIS !

MERCI JEREMY

Vous pouvez retrouver Jérémy Nadeau dans son spectacle « BEAUCOUP TROP » les vendredi et samedi au Grand Point Virgule à partir du 1er avril en tournée dans toute la France. Toutes les infos ici

Il est également l’affiche de la série « Coeurs Noirs » diffusée sur Amazon Prime et en plein tournage de « Furies » qui sortira sur Netflix début 2024.

Interview : Paul Dieÿ

Crédit photos : Guillaume Plas

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