« Sportive is a Lifestyle » par Marjorie Mayans

Interview

« Sportive is a Lifestyle » par Marjorie Mayans

Sportive dès le plus jeune âge, rester féminine, vivre dans un vestiaire féminin, penser à avoir des enfants...voilà quelques unes des choses qui font que les sportives ont un lifestyle à part entière !

Figure importante du rugby féminin que cela soit à XV ou à 7, Marjorie Mayans mène sa vie de rugbywoman professionnelle avec beaucoup de détermination mais aussi beaucoup de plaisir. Néanmoins, être une femme dans un sport à connotation masculine n’a rien d’une sinécure et il est important de découvrir, à travers l’interview de Marjorie qu’être « sportive is a lifestyle !

Dans ton enfance, y avait-il des signes avant-coureurs de ton amour du sport ?

J’ai pratiqué le sport très jeune donc forcément j’ai toujours été sportive et j’ai quasiment toujours joué au rugby. C’est arrivé plutôt jeune !

A quel âge as-tu su que tu souhaiterais que « sportive » devienne plus qu’un loisir ?

C’est venu petit à petit, je n’ai pas eu vraiment de déclic. J’ai commencé vraiment pour m’amuser et c’est au fil des sélections (moins de 18 ans, moins de 19 ans, moins de 21 ans) que j’ai commencé à rentrer dans le haut niveau.

Quelles sont les qualités qu’il faut présenter très tôt pour pouvoir devenir une joueuse de rugby professionnelle ?

Je ne sais pas…je pense qu’il faut avoir de grandes ressources mentales afin de perdurer dans le haut niveau. Ensuite, le rugby est un sport qui a la chance de développer beaucoup de qualités donc n’importe quel gabarit, entre guillemets, peut devenir performant dans cette discipline et c’est cela qui est très intéressant.

A l’école, étais-tu déjà différente des autres filles ?

Pas spécialement différente après j’étais plus sportive que la plupart, certes. Mais sinon rien d’extraordinaire.

Pourquoi avoir choisi un sport collectif plus qu’un sport individuel ?

Un peu par hasard car je faisais du tennis à l’époque. Puis le court où je jouais a été détruit par une tempête donc je suis allé voir mon petit frère jouer au rugby. L’entraînement m’a paru super divertissant, du coup j’ai essayé et depuis je n’ai plus jamais quitté les crampons.

Penses-tu qu’un vestiaire féminin de rugby est différent d’un autre sport collectif féminin ?

Je ne crois pas ! Je pense que, de manière générale, les sports collectifs demandent un esprit de groupe très fort et je crois que c’est encore plus renforcé dans le rugby. Mais après avoir parlé avec quelques footballeuses, handballeuses, toutes les disciplines collectives se ressemblent un peu près.

Les sportives sont aussi à l’aise avec leur corps que ne peuvent l’être les sportifs dans les vestiaires ?

Effectivement, je crois que faire un sport collectif permet de mieux s’assumer chez les femmes. On a un rapport au niveau de la pudeur qui est un peu différent d’une fille qui n’ose pas se déshabiller en public. Pour nous, être en culotte/brassière, ce n’est pas quelque chose qui pose problème vu que l’on a l’habitude depuis toute petite.

On est habitué à voir des tensions dans les effectifs masculins de sport collectif notamment en matière d’égo. Est-ce la même chose dans le sport féminin ?

Je crois que des tensions, il y en a partout mais l’important c’est de les gérer. C’est vrai qu’au rugby, on vit beaucoup ensemble. Surtout moi qui suis sous-contrat avec la Fédération, je vis tous les jours avec les filles et les tensions font partie de la vie de groupe. L’important est de régler les désaccords éventuels, car il y en a (rires), sur tous les sujets qu’ils soient sur le terrain ou en dehors. Il ne faut surtout pas qu’il y est des non-dits avec les coéquipières.

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Quelles sont tes astuces pour arriver à garder une certaine féminité en tant que rugbywoman ?

Déjà le sport et la féminité ne sont pas incompatibles. Ensuite, chaque femme vit sa féminité comme elle l’entend. Je suis une femme et je fais du rugby, j’en suis fière. Honnêtement, il n’y a pas de critères pour être féminine même en survêtement, en baskets, en talons ou en jupe. Après, quand on passe toute la semaine avec la tenue de l’équipe de France de rugby, c’est vrai que l’on a envie d’enfiler ses propres affaires dès que l’on peut.

On parle souvent de la problématique des sportives par rapport à leur physique notamment à cause de la musculation, que peux-tu nous dire là-dessus ?

C’est vrai que l’on a toute pris quelques tailles de vêtements car au niveau des bras et des épaules, nous ne sommes pas formées comme les filles qui ne font pas de sport. Mais ça va, ça ne pose quand même pas trop de problèmes et on arrive encore à s’habiller…et heureusement (rires).

Est-ce que l’équipement est toujours bien adapté pour les femmes dans les sports de contact notamment au niveau de la poitrine ?

Pour la plupart, on joue avec des épaulières classiques et pas de protections spéciales. Mais il y a des marques qui commencent à se lancer là-dedans pour des protections adaptées.

As-tu déjà pensé à avoir des enfants pendant ta carrière sportive ?

Je n’aurais pas d’enfants pendant ma carrière sportive, c’est sûr. Si j’en ai, cela sera ensuite mais pour le moment priorité au rugby.

Y a-t-il une sportive dont la carrière est un modèle ?

Pas spécialement. Je n’ai pas un ou une idole en particulier même s’il y en a beaucoup que j’admire par rapport à leur palmarès…mais personne en particulier.

Tu a étudié le droit et tu évoquais le fait de rentrer dans les forces de l’ordre, c’est toujours un objectif ?

J’ai fait du droit, j’ai un Bac+4 en droit et j’ai arrêté en 2016, l’année des Jeux. La police, c’est à voir, je ne me ferme aucune porte mais ce n’est pas quelque chose de fixer pour l’instant.

« Sportive is a Lifestyle » par Marjorie Mayans - Marjorie est au centre avec le nouveau maillot de l'équipe de France signé Le Coq Sportif  - Marjorie est au centre avec le nouveau maillot de l'équipe de France signé Le Coq Sportif

Est-ce que le foot féminin est un modèle pour le rugby féminin aujourd’hui notamment au niveau de la professionnalisation et de la médiatisation ?

Elles ont clairement quelques années d’avance sur nous donc on essaie, non pas de prendre exemple, mais de faire en sorte que ça évolue comme elles. J’espère qu’elles aussi, elles vont encore promouvoir leur sport comme elles le font, notamment avec la Coupe du monde de foot féminin qui aura lieu en France l’année prochaine. En tout cas, on les supporte à fond et j’espère que le rugby réussira un jour à être comme le foot.

La troisième mi-temps est aussi festive chez les rugbywomen que chez les rugbymen ?

Là-dessus, on n’a rien à leur envier (rires) !

Objectivement les maillots de l’équipe de France féminine sont plus beaux que ceux des hommes ?

Je pense qu’ils sont mieux portés par nous, c’est une évidence (rires ) !

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