Sexe : viva la relovution !

Sexo Kiff Funny

Sexe : viva la relovution !

Sexe confiné, sexe masqué, sexe virtualisé mais sexe libéré ! Etat des lieux d’une époque particulière, qui a envoyé les paradigmes et la trop bien-pensance aux orties.

Par Capucine Berr

Confinement en couple, ou version célibataire, couvre-feu rabat-joie, télétravail intrusif, libération de la parole des femmes, masculinité en réinvention, ambitions environnementales, interrogations modernes, dézingage des traditions, affranchissement du genre et digital tous azimuts…. Jamais les fondamentaux de la sexualité n’auront autant été chahutés.

Beside Sport - Sexe : viva la relovution ! - « Jules et Jim », 1962 - « Jules et Jim », 1962

Avant la COVID, il y eut le trouple ou polyamour, cette ambitieuse relation à 3 portée à l’écran, de « Jules et Jim » en 1962 à « A trois on y va » en 2015. Ce +1 +1, une solution aux jalousies, aux formats bourgeois, aux secrets, aux lits tristes, murmura-t-on…

Puis vint la célébration de l’infidélité, glorifiée par des applis de rencontres comme Gleeden, ou des livres à questionnements tels « De l’infidélité » d’Amanda Sthers, ou « Je t’aime, je te trompe. Repenser l’infidélité pour réinventer son couple », d’Esther Perel. Des livres de chevet new age.

Beside Sport - Sexe : viva la relovution ! - « Je t’aime, je te trompe. Repenser l’infidélité pour réinventer son couple », Esther Perel - « Je t’aime, je te trompe. Repenser l’infidélité pour réinventer son couple », Esther Perel

Éternels classiques du sexe à plusieurs, le candaulisme, triolisme, mélangisme, libertinage, côte-à-côtisme s’offrirent un lifting pas inutile (« les clubs échangistes, ce truc de ieuv ». Merci Ardisson).

Grâce aux nouvelles options hors catalogues offertes par une société aux préoccupations multiples et à latitudes variables, au menu ce soir : géolocalisation tantrique du Point G pour limiter son empreinte carbone, kundalini yoga, Tinder surprises, fleXitarisme….

Ce fut l’avènement des pornos vegans, des poètes salaces d’Instagram, d’une génération Q, X, Y, Z diplômée en Master-ès-onanisme parce que no future donc no kids, des capotes bio pour préserver le corail, du clitoris à toutes les sauces, des sex-toys vendus chez le buraliste…

Une expression plurielle et démonstrative de la sexualité, à en oublier que le plaisir, la sensualité, la jouissance et l’amour ne répondent à aucun story-telling, et à aucun algorithme. Non mais !

Beside Sport - Sexe : viva la relovution ! -  -

Pénis soit si mâle y pense.

Le premier confinement, sorte de parenthèse introspective, fut l’étincelle qui raviva cette ambition intime : « Et toi pour quoi tu bandes ? ».

L’éloignement et la fin des contacts physiques, la distanciation masquée, ces effleurements du coude en forme de « wesh », eurent aussi le mérite de rappeler que l’humain, rejeton lointain du singe, est avant tout un être ne pouvant se passer de contacts physiques, de chaleur, de câlins, socles de l’équilibre émotionnel et donc de la santé. Les gestes barrières, terriblement bien nommés, créèrent un besoin à compenser. Moins de bise, plus de baise ? Freud aurait adoré.

Alors que les revendications féministes retentissent, voilà que l’Homme se débarrasse peu à peu d’une hyper masculinité toxique, rompt avec la tyrannie de la taille, de la performance, cette obligation de libido de viking, cette scénarisation pornhubisée du rapport amoureux. La peau de bête et le costume de Don Draper relégués aux oubliettes, on découvre des chiffres rassurants et humains (merci Passage du Désir). Sous le poil il y a un cœur qui bat, et il se situe parfois bien plus au sud qu’on ne le croit.

 

44 % des hommes ont “déjà souffert de devoir être sexuellement performants”.

42 % de la gent masculine révèlent avoir déjà simulé un orgasme pendant un rapport sexuel.

24 % n’ont pas d’orgasmes avec leurs partenaires et n’osent pas en parler.

72 % pensent que la pénétration n’est pas indispensable au cours d’un rapport tandis que 70 % pensent que ce dernier ne se termine pas avec l’éjaculation.

Traduction : On ne devient pas Hulk, d’un coup de braguette magique. Soufflez.

Le sexe réconcilié

L’orgie n’a pas eu lieu. On attend encore le pic d’infidélités magnitude 7 annoncé pour la fin du premier confinement. Pourquoi ?

Parce que, les aventures extra conjugales stoppées dans leur élan, c’est aux applis de rencontres et autres échanges virtuels que l’isolement a profité. Mais la moiteur des relations digitales est bien vite devenue tiède et désabusée. Au bout du premier mois, les applis avaient enregistré un net ralentissement de leurs connexions. Les nudes supplantés par Cyril Lignac, CQFD.

L’été suivant, le chiffre (90 %) prouva que les célibataires se détournaient des PC (comprendre Plan Cul) et aspiraient désormais à la stabilité. Une sorte de PEL amoureux dans une époque où demain sera peut-être en quarantaine. Le crépuscule des relations tangentes, du quickie, de l’éphémère ? En tout cas un regain ou béguin pour l’intime et l’ultime, le tremplin vers une sexualité consciente, sans couleur ni label, un truc avec les tripes et plein de choses autour.

Et si on nous lâchait la grappe ?

L’obsession de la performance dédramatisée, la moralisation bannie, les modèles traditionnels jetés dans le formol, l’homme renoue aujourd’hui le dialogue avec son sexe. Il ne se définit plus tel un homme mais davantage comme un être sexuel soumis à la loi des années, aux changements corporels et métaboliques, aux schémas de vie à rebondissements mais avec la conviction que le sexe est un pilier qu’il convient de solidifier jour après jour.

Unions sans fin, célibat perpétuel, slashing amoureux, libido luthérienne, hétérosexualité et homosexualité variables, fantasmes nomades, genres dégenrés, mutation des pratiques, désirs hors catalogues, désynchronisation et distorsion des codes, abolition des standards, passions à multi vitesses, acceptation de l’étrange, ou du rien, folie douce, instinct et intuition en érection….  Et pourquoi pas le Colonel Moutarde avec la matraque dans la bibliothèque ?

Il y aura toujours des fans de la nomenclature et du « Choisis ton camp (et ton cul) », ce fameux  clan de ceux qui en parlent le plus…

 

Les nouveaux formats sexy, vous connaissez ?

Pour ne plus jamais s’entendre répondre « encore eut- il fallu que je le susse … »

Eros des temps modernes

Beside Sport - Sexe : viva la relovution ! - © Petite Bohème - © Petite Bohème

Alopex est une maison d’édition inspirée. Le premier cru de sa collection Sub rosa, “Si tu me suis » est un recueil de 12 nouvelles érotiques au propos et à la concupiscence élastique. De la sueur, des mots ruisselants, du scandale, de la chair pétrie d’intentions à profondeur variable, et les dessins originaux de l’artiste “Petite Bohème” pour (il)lustrer le tout.

Si tu me suis…, Collectif Sous Pseudo, Alopex Editions, 20€

Beside Sport - Sexe : viva la relovution ! - © Petite Bohème - © Petite Bohème

Le trou de la serrure

Beside Sport - Sexe : viva la relovution ! - © Petites Luxures - © Petites Luxures

@petitesluxures, c’est l’Instagram désirable aux traits très chauds de l’artiste Simon Frankart.  1,3 millions d’abonnés, des lignes borderline, des mains en goguette, des corps démultipliés, des caresses du même sexe, ou pas, et des jeux de mots cul et cultes. Ses dessins ressemblent à un rêve de back room qu’on mate derrière un trou de serrure en douce. C’est pourquoi ce livre est un diascope,

un pass all-access pour découvrir 25 scènes érotiques grâce à un petit œilleton découpé au centre des pages. Vu !

Le Diascope, Petites Luxures, Simon Frankart – Éditeur Hoëbeke – 20€

Beside Sport - Sexe : viva la relovution ! - © Petites Luxures - © Petites Luxures

Voix impénétrables, really ?

Coxxx est un podcast à la philosophie claire « On n’est jamais mieux servi que par-soi-même ». Soucieux de perpétuer cette philosophie, nous reprenons ses mots : « A destination des phallus audiophiles. Nous méritons tous un porno plus intelligent, plus sensible, plus ouvert et plus créatif. COXXX, un podcast de porno audio qui t’invite à des séances de masturbation guidée, imaginées spécialement pour les pénis, périnées, prostates, testicules, mains, lèvres, oreilles et les imaginations débridées. ». A noter que Voxxx est son pendant féminin. A vous de jouer.

www.coxxx.org

Beside Sport - Sexe : viva la relovution ! -  -

Article suivant

«
BS

Souhaitez vous recevoir des notifications ?

Non merci Oui
X

Vous etes actuellement hors ligne