L’Homme Samuel le Bihan

Interview

L’Homme Samuel le Bihan

Chez Apollo Magazine, nous avons l'ambition d'aller au plus près des personnalités et de comprendre un peu mieux à qui nous avons à faire humainement. Ainsi, nous allons nous intéresser tour à tour à l'Homme ou à la Femme interwievé.

Né le 2 novembre 1965 à Avranches, père de 3 enfants, acteur de théâtre et de cinéma, reconnu à la télévision par le public et la critique pour un rôle qui lui colle à la peau puis engagé que cela soit sur le sujet de l’autisme ou encore de l’environnement, aujourd’hui, Apollo Magazine s’intéresse à « L’HOMME SAMUEL LE BIHAN » !

Samuel le Bihan, avant de nous attaquer à l’Homme, parlons de l’enfant. Quel genre d’enfance avez-vous eu ?

Honnêtement, je ne saurais pas forcément comment la décrire. Je dirais que c’est une enfance en plusieurs phases selon les endroits où nous habitions, à savoir la banlieue parisienne puis la Bretagne et à nouveau la banlieue parisienne. C’était une enfance déterminée par le besoin de création et notamment d’expression artistique. Je dessinais et j’écrivais énormément par exemple.

Artiste-peintre, cracheur de feu, clown, mime burlesque, conservatoire national d’art dramatique, et même Actor’s Studio. D’où vous vient cette boulimie artistique ?

Ma famille n’avait aucun lien avec un quelconque univers artistique donc j’ai eu rapidement l’envie de tracer mon chemin et de chercher dans toutes les directions des points d’accroches. J’ai joué dans la rue et j’ai passé des concours d’écoles nationales afin d’obtenir des bourses d’étude. Dans mon cas, c’était primordial pour survivre car même si je faisais une multitude de petits boulots, cela n’était pas suffisant pour vivre de ma passion artistique. J’ai utilisé l’ascenseur social et en même temps, j’ai essayé d’enrichir mon expérience en voyageant notamment aux Etats-Unis. Je voulais apprendre des choses, comme l’Actor’s studio, mais surtout progresser. J’ai vu et rencontré des personnes plus douées que moi mais l’échec n’était pas une option pour moi, je devais réussir. Je me répète, devenir artiste et en vivre, était la seule voie pour moi.

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Que retenez-vous de vos années comme sociétaire de la Comédie-Française (1994-1998) ?

Un amour du théâtre, du jeu, d’être sur scène et de partager tout cela avec une troupe. De plus, c’est un enseignement incroyable !

Que vous procure comme sensation le théâtre que le cinéma ou la télévision n’arriveront jamais à faire ?

Au théâtre, j’ai toujours très très peur avant de monter sur scène. Bien sûr, il y a le rendez-vous avec le public mais cela n’a rien à voir avec le cinéma ou la télévision. Ce que j’aime dans le cinéma ou la télévision, c’est la connexion avec les équipes, un aspect de troupe mais aussi le côté extérieur dont j’ai vraiment besoin. Je viens d’une famille de marin-pêcheur donc je pense que j’ai un rapport indispensable aux éléments.

Au théâtre, on est protégé, on est au chaud à l’intérieur mais il y a une remise en question permanente dans sa capacité à emmener le public le temps du spectacle. Aujourd’hui, j’ai beaucoup plus envie d’une aventure caméra !

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Parmi tous les succès au cinéma que vous avez eu, de Capitaine Conan, à Venus Beauté (Institut) ou encore le Pacte des Loups. S’il ne devait en rester qu’un et pourquoi ?

Bertrand Tavernier nous a quitté il n’y a pas longtemps et c’est quelqu’un, qui quand vous le rencontriez, vous transmettait son amour du cinéma. « Capitaine Conan » a été le premier film où j’ai eu autant de responsabilités sur un rôle et où j’ai eu la chance de rencontrer ce merveilleux réalisateur. Je l’ai regardé récemment et j’ai trouvé que Philippe Torreton était magnifique dans son rôle.

J‘aime également beaucoup « Vénus Beauté » car c’est le film qui m’a fait connaître auprès du grand public. On est dans un univers très différent, plus sensuel, plus féminin, fait d’énormément de charme et on est aux antipodes de Capitaine Conan. Ces deux films complètement à l’opposé m’ont formé !

Vous avez connu une nomination en 1997 au César en tant que meilleur espoir pour Capitaine Conan mais également une nomination aux Molières en 1999 en tant que révélation théâtrale pour votre prestation dans la pièce « Un tramway nommé Désir ». Que vous inspirait cette forme de reconnaissance du milieu ?

J’ai également été fait « Chevalier des Arts et Lettres » à cette époque et donc en très peu de temps, j’avais la reconnaissance de mes pairs et pour moi, c’était extrêmement important. Après tout le chemin parcouru et cette envie insatiable d’apprendre et de progresser, j’avais un grand besoin de reconnaissance. C’était une forme d’accomplissement même si on continue à se poser beaucoup de questions après. Néanmoins, j’avais le sentiment d’être devenu un professionnel et également d’être accepté par une corporation.

Vous avez également eu une expérience aux USA. Quelle est la chose ou la personne qui vous a marqué Outre-Atlantique ?

J’ai tourné avec Andy MacDowell et Tim Roth (dans « The Last Sign ») et le premier jour de tournage, je me retrouve en sous-vêtements dans un lit avec eux. On va dire que pour se dire bonjour et se rencontrer pour la première fois, c’est plutôt cocasse…C’est ce genre de situation incongrue que peut offrir ce métier !

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Depuis 2014, vous jouez le rôle-titre de la série Alex Hugo. La saison 9 est actuellement diffusée sur France 3. Pouvez-vous nous parler de la série et de ce rôle que vous endossez depuis presqu’une décennie ?

C’est un rôle qui m’a fait beaucoup de bien ! Tout d’abord, on m’a donné l’immense responsabilité de porter une série, ensuite en terme de jeu et de travail, je devais me remettre tous les jours en question afin de ne pas m’installer dans une certaine zone de confort et enfin, « Alex Hugo » m’a permis de renouer avec le succès. Cette série a été un joli cadeau pour moi !

Samuel le Bihan, vous êtes également un « homme engagé » sur le sujet de l’environnement avec votre projet « Earthwake » (association qui a pour vocation de lutter contre le fléau des pollutions plastiques sur les continents et les océans notamment grâce à la transformation de sacs plastiques en produits pétroliers). Comment, l’homme que vous êtes, réagit à la manière dont l’écologie est traitée en France et dans le monde ?

J’ai conscience que les années futures ne vont pas être reluisantes sur ce sujet ! En effet, la consommation est ce qui génère le plus de pollution plastique ou de gaz à effet de serre car cela entraîne des livraisons, des déplacements, de la fabrication, des emballages,…Et aujourd’hui, cette industrie est tellement génératrice d’emplois et de richesses que nous n’allons pas nous arrêter de consommer.

Pour aller dans le bon sens, il faut que les politiques mesurent le danger mais malheureusement, on sent actuellement que les actes politiques ne sont pas assez puissants. C’est pour cela que les gens prennent le relais et c’est donc l’opinion publique qui va imposer aux politiques de prendre des décisions pour faire une sorte de clé de bras à cette économie irresponsable qui est en train de détruire notre environnement. Il faut lutter et ne pas lâcher même si cela paraît un peu utopique !

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Vous seriez prêt à endosser un rôle politique sur le sujet de l’environnement ?

Ma façon de faire de la politique, c’est d’avoir des actes très concrets ! Je crois beaucoup au tissu associatif et c’est ce que je fais sur le sujet de l’autisme avec la plateforme « Autisme Info Service » et avec également « Eartwake ». Je suis quelqu’un de très pragmatique, qui aime bien le factuel et beaucoup moins le plaidoyer. Et puis, en étant tout à fait honnête, je n’ai pas forcément le temps de faire de la politique au sens premier du terme.

Nous venons de dresser un résumé succinct de l’Homme que vous êtes jusqu’à aujourd’hui. Pour conclure, quel est l’Homme que Samuel le Bihan voudrait être dans le futur ?

J’ai l’ambition de travailler des rôles qui ont du sens comme « Alex Hugo » qui est un bon exemple de personnage fidèle à mes valeurs. Mais aussi prendre des risques en tant qu’artiste pour aller chercher des choses plus complexes. En ce moment, je joue le rôle d’un avocat avec beaucoup de plaidoiries pour la télévision et il y a un enjeu artistique très intéressant.

Et en plus d’avoir une cohérence artistique avec ce que je suis et avec les valeurs que je défends, je souhaite continuer ce combat sur le terrain associatif car j’ai envie d’avoir une action positive sur la société. De pouvoir me retourner et de me dire que j’ai, au moins, fait ça, en tant qu’Homme !

Merci Samuel le Bihan

Merci à vous !

Interview réalisée par Paul Diey

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