S'il y a bien un moment dans l'année où l'on a envie de se changer les idées, c'est bien lorsque celle-ci arrive à son terme. Ainsi, avant que la période des fêtes ne pointe le bout de ses festivités, pourquoi ne pas se plonger dans les plus beaux musées parisiens et leurs expositions temporaires !
Les expositions à voir absolument avant la fin de l’année 2023 à Paris
Choisir une exposition n’a rien d’une sinécure surtout lorsque l’on habite à Paris. En effet, l’offre des musées est si conséquente et si qualitative que l’on ne sait pas toujours où faire scanner son ticket. Néanmoins, Apollo & Artemis va tenter de vous aider dans votre réflexion actuelle en vous présentant trois expositions très différentes à découvrir en cette fin d’année 2023.
« Van Gogh à Auvers-sur-Oise. Les derniers mois » au Musée d’Orsay du 3 octobre 2023 au 04 février 2024
Cette exposition offre une perspective unique sur les derniers moments de la vie de Van Gogh, une période marquée par un renouveau artistique intense. En effet, suite aux crises vécues à Arles et après son passage à l’asile de Saint-Rémy, le peintre d’origine néerlandaise a trouvé un nouvel élan créatif à Auvers-sur-Oise, produisant certains de ses plus grands chefs-d’oeuvre.
Le choix d’Auvers tient à la présence du Dr Gachet, médecin spécialisé dans le traitement de la mélancolie, et par ailleurs ami des impressionnistes, collectionneur et peintre amateur. Arrivé à Auvers-sur-Oise le 20 mai 1890, Vincent Van Gogh y décède le 29 juillet à la suite d’une tentative de suicide. Bien qu’il ne soit resté qu’un peu plus de deux mois à Auvers, il y expérimente de nouvelles approches de la couleur, des sujets, des coups de pinceaux et des formats. Ce renouveau dans l’œuvre de Van Gogh permet à l’artiste de développer son style, bien qu’il reste marqué par sa tension psychique. En effet, celui-ci se lance dans le travail, peignant en plein air le matin, puis reprenant ses toiles l’après-midi à l’auberge où il loge.
Dans son grand espace d’exposition, le musée d’Orsay présente une quarantaine de tableaux et une vingtaine de dessins de Vincent Van Gogh. Ainsi, elle mettra en lumière cette période dans un propos thématique : premiers paysages figurant le village, portraits, natures mortes, paysages de la campagne environnante. Elle présentera aussi une série, unique dans l’œuvre de Van Gogh, de tableaux d’un format allongé en double carré.
Notre avis : A l’image d’un Picasso, d’un Matisse ou encore d’un Monet, le nom de Van Gogh est connu dans le monde entier. Ainsi, lorsque le Musée d’Orsay, avec la complicité du Musée Van Gogh d’Amsterdam, créé une exposition autour de ce grand peintre, nous pouvons être à peu près sur que celle-ci sera un « must-see ». Et c’est une opération réussie tant l’exposition est magnifique ! Nous avons apprécié découvrir comment l’artiste a pu développer son style unique, en explorant son processus créatif à travers ses lettres et ses carnets de croquis. De plus, les œuvres présentées témoignent ainsi de son amour pour la nature et les couleurs vibrantes de la campagne française, ainsi que de son engagement en faveur de la modernité et de l’avant-garde artistique de son époque. Il ne vous reste plus qu’à réserver un créneau libre pour venir pénétrer dans l’univers de cet artiste exceptionnel !
« Mark Rothko » à la Fondation Louis Vuitton du 18 octobre 2023 au 2 avril 2024
Après le Musée d’Orsay et Van Gogh, nous voici dans un haut-lieu de l’art moderne avec une figure de la peinture abstraite, Mark Rothko. Et plus qu’une période de sa vie, auquel a eu le droit Vincent le Néerlandais c’est bien une retrospective de sa vie et de son oeuvre auxquelles à le droit Marcus Rotkovitch, le Letton d’origine.
Première rétrospective en France consacrée au peintre naturalisé américain Mark Rothko (1903-1970) depuis celle du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris en 1999, l’exposition présentée à la Fondation réunit quelques 115 œuvres provenant des plus grandes collections institutionnelles, notamment de la National Gallery of Art de Washington, de la Tate de Londres, de la Phillips Collection de Washington, et de collections privées internationales dont celle de la famille de l’artiste. Se déployant dans la totalité des espaces de la Fondation, selon un parcours chronologique, elle retrace l’ensemble de la carrière de l’artiste depuis ses premières peintures figuratives jusqu’à l’abstraction qui définit aujourd’hui son œuvre.
Notre avis : Mark Rothko est une découverte pour nous même si celui-ci n’a rien d’une révélation. En effet, le public (et donc Apollo & Artemis) s’est familiarisé avec son œuvre à coup de records de prix dans les ventes publiques, d’affiches diffusant ses toiles abstraites et colorées. Néanmoins, lors de notre arrivée à la clinquante Fondation Louis Vuitton, nous ne savions pas encore sur quel pied danser. Si les premières salles mettent en avant des scènes figuratives, notamment du métro new-yorkais, réalisées à ses débuts dans les années 30, nous sommes vites plongés dans le coeur de son oeuvre, l’abstraction avec des toiles verticales qui se composent de rectangles superposés de couleurs chaudes. Au fur et à mesure des salles et des toiles de plus en plus gigantesques, on comprend que Rothko cherche à envelopper le spectateur et souhaite montrer la lumière derrière la couleur. Avant de mettre fin à sa vie, Rothko choisira le gris et le noir pour ses dernière toiles. Cette exposition permet de voir comment, de façon spectaculaire, le peintre, après les premiers tâtonnements, a trouvé sa vraie forme d’expression.
Cette exposition est une vraie expérience sensorielle et immersive. Ainsi, que vous soyez un amateur d’art, ou simplement curieux de découvrir l’oeuvre d’un maître de l’art abstrait, cette exposition est incontournable !
« Georges Hugo, l’art d’être petit-fils » à la Maison Victor Hugo du 10 novembre 2023 au 10 mars 2024
Pour cette dernière exposition, c’est à nouveau un grand écart que nous faisons après Mark Rothko et Vincent Van Gogh. Cette fois-ci, direction la maison de la famille Hugo, située place des Vosges, qui accueille la figure du petit-fils Georges immortalisé enfant dans le recueil de poèmes « L’art d’être grand-père » de Victor Hugo, témoignant de son amour pour sa descendance. Georges Hugo (1868-1925), petit-fils du poète, fut le premier peintre, d’une lignée familiale qui se poursuit aujourd’hui. Dilettante de grand talent, il fut une sorte de chroniqueur proustien de son époque.
Cette première grande rétrospective lui rend hommage 100 ans après sa mort et invite à découvrir son parcours en s’appuyant sur près de 300 pièces dessins, peintures, manuscrits, carnets, gravures, photographies provenant du fonds du musée, de collections privées et particulièrement d’archives familiales inédites.
Notre avis : Pour Apollo & Artemis, cette exposition avait deux objectifs : le premier, en savoir plus sur le petit-fils de l’un des plus grands hommes de l’histoire de France, Victor Hugo, mais également découvrir sa maison.
Ainsi, au première étage de celle-ci, vous pourrez découvrir qui était Georges Hugo et le lien très puissant qu’il entretenait avec son grand-père qu’il surnommait « Papapa ». Mais pas seulement car si celui-ci faisait partie de la « Jet-set » parisienne de l’époque et que l’argent coulait à flot, il avait un vrai talent de dessinateur. Cette passion est renforcée par les échanges artistiques avec son grand-père. Il n’a jamais vraiment eu d’atelier fixe, préférant dessiner là où il se trouvait, que ce soit dans un salon ou sur un bateau. Ses dessins, exécutés avec précision et rapidité, capturaient la vie quotidienne, des scènes de cafés et de spectacles aux moments poignants du front pendant la guerre. Son style mêlait habilement crayon, encre et aquarelle, rappelant discrètement le talent artistique de son illustre aïeul. Bien qu’initialement réticent à vendre son art, Georges s’y est plié, les contraintes financières le poussant à exposer. Devenant le premier peintre de la famille, Georges Hugo s’est fait une place dans l’histoire de cette famille légendaire mais n’aura pas marqué l’histoire de France comme son illustre grand-père.
Au deuxième étage de la maison de 280 m2, vous pourrez découvrir l’appartement que Victor Hugo loua de 1832 à 1848, au 6, place Royale (devenue place des Vosges). Celui-ci est aujourd’hui aménagé de façon à vous faire parcourir sa vie à travers meubles, objets et œuvres d’art qu’il a lui-même créés, lui ayant appartenu ou qui évoquent ses écrits.
Deux découvertes pour le prix d’une, surtout au sein d’un des quartiers les plus agréables à parcourir de Paris… « You need to HuGo » !
Article : Paul Dieÿ