Apollo était le Dieu grec des Arts, du chant, de la musique, de la beauté masculine, de la poésie et de la lumière. Ainsi quoi de mieux qu'interroger les artistes français pour savoir s'ils possèdent certains attributs d'Apollo.
L’Apollo « Charlie Faron »
Notre Apollo du jour est artiste et entrepreneur. A seulement 25 ans, il a déjà créé une marque qui s’est imposée dans l’univers ultra-concurrentiel de la mode et compte bien arriver à obtenir un disque d’or. Plein d’ambitions et fourmillant d’idées, découvrez CHARLIE FARON !
– Charlie, peux-tu te présenter ?
– Charlie Faron : Alors, j’ai 25 ans et j’ai débuté ma vie aux Etats-Unis dans le New-Jersey de mes 7 mois à mes 7 ans donc l’anglais fut ma langue natale. Ensuite, je suis rentré en France à Paris pendant 2 ans puis je suis parti à Lyon où je suis resté jusqu’à la fin du lycée.
Ensuite, direction Londres pour étudier la musique mais cela n’a pas été très concluant. Il s’est avéré que je n’étais pas du tout une personne scolaire et l’école m’a toujours provoqué beaucoup d’angoisses depuis mon plus jeune âge. Ce n’était clairement pas facile à vivre et cela a rythmé ma vie adolescente. Ainsi, comme je ne buvais pas d’alcool ou que je ne sortais pas en boîte, j’essayais de trouver des échappatoires et la musique en faisait partie.
– Est-ce que quelqu’un dans ta famille t’as transmis cette passion de la musique ?
– C.F : Père ou mère non ! Mais par contre mon oncle avait un studio de musique et il a toujours joué de la musique. Je me souviens que lorsque l’on partait en vacances ensemble, il ne partait pas sans sa guitare donc il y avait une fibre artistique d’un côté de ma famille.
– As-tu ressenti, à un certain moment, un déclencheur qui t’orientait vers un métier dans la musique ?
– C.F : Pas vraiment ! Bien sûr plus jeune, je rêvais de devenir chanteur mais c’est un peu comme un enfant dit qu’il veut devenir astronaute ou footballeur, c’est souvent de l’ordre du fantasme. Alors, je pensais que cela me passerait et finalement, cela ne m’est jamais passé. J’ai une envie profonde de prouver que ce que je fais mérite d’être écouté et je pense que dans la vie, on peut arriver à tout si on persévère. Néanmoins, la musique est un milieu cruel car il y a beaucoup de facteurs qui rentrent en compte pour réussir comme par exemple la chance.
– Comment définirais-tu ton style de musique ?
– C.F : A mes débuts, il était guitare/voix/folk en langue anglaise et en essayant de se rapprocher d’un Bon Iver. Aujourd’hui, je chante en français et c’est plus pop/groove/variété. Je ne sais pas vraiment comment définir mon style mais il est ce que je veux qu’il soit, à savoir un peu dansant, profond dans les paroles et surtout sincère.
– Apollo est également le Dieu de la beauté masculine. Peux-tu nous parler de ton look ? Que dit-il de toi ?
– C.F : Alors cela a longtemps ressemblé à un « néo-parisien » qui veut se faire voir dans la rue et faire approuver son style…et clairement ce n’est pas la bonne démarche à avoir (rires). Je m’habillais tous les jours dans des vieux costumes Saint-Laurent très « seventies » et mettre un jean était pour moi un scandale. Avant j’étais très sensible à la beauté du vêtement, aujourd’hui, je suis plus dans le confort que vraiment dans le style. J’aime beaucoup le vintage et en ce moment, mon look se résume à un « pattes d’eph », un t-shirt « American Heritage » et une casquette « Marlboro » !
– Peux-tu nous parler de tes tatouages ? Qu’évoquent-ils pour toi ?
– CF : Pour moi, c’est une autre façon de s’habiller et de décorer un corps et cela n’a pas forcément vocation à une signification particulière. J’ai rencontré des personnes géniales dans le domaine du tatouage et j’ai aimé certains de leurs dessins. Du coup, j’ai commencé à me faire tatouer et honnêtement, une fois que tu commences avec un, il vaut mieux en avoir cinquante que deux !
– Comment est née ta marque Encré ?
– C.F : Elle est née d’un Instagram autour du tatouage que j’avais créé. J’ai fait ce logo et je l’ai trouvé très cool à imprimer sur des vêtements. Un jour, je me suis décidé à aller dans la boutique d’un pote qui faisait des sweats et vu qu’il allait fermer et qu’il n’avait plus de collections, il m’a dit de les exposer. Pendant un an, je vendais 10 t-shirts par mois et ensuite j’ai voulu passer au stade suivant et j’ai investi dans une machine à broder. J’ai appris sur le tas à broder puis j’ai ouvert une boutique atelier dans le Marais à Paris. Après avoir compris la limite de mes compétences, j’ai débauché la personne qui m’avait vendu la machine à broder et j’ai ouvert un atelier à Lyon. Aujourd’hui, 6 ans après les débuts, on est une vingtaine.
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– Créer semble être ton principal moyen d’expression. Ainsi, comment arrives-tu à conjuguer cela avec le fait d’être entrepreneur ?
– C.F : C’est toujours un peu compliqué car cela demande d’être un peu bipolaire. De plus, c’est pas toujours évident pour mes collaborateurs car l’artiste est sensé se contenter de créer et de ne pas interférer sur le reste. J’ai la chance d’avoir un profil « double-casquette » qui me permet de créer mais également d’entreprendre. Finalement, je finis par faire de nombreuses choses en même temps et c’est sûrement ce qui me permet de calmer mes angoisses aujourd’hui. Il y a des jours où cela n’est vraiment pas facile mais il y a toujours cette excitation due à la bonne nouvelle qui tombe et qui te booste quelque soit ton rôle.
– Quels sont tes objectifs professionnels dans les années à venir ?
– C.F : En musique, j’ai deux objectifs simples : un « Disque d’or » et faire « Les Nuits de Fourvière » à Lyon. Plus sérieusement, le « Disque d’or » me tient à coeur car cela représente une vraie validation de mon travail par le public….et si cela engendre une reconnaissance du milieu, tant mieux !
Et si on parle d’Encré, on a réussi à faire 1 million d’euros de chiffre d’affaires donc c’était déjà fou…et rêvons plus grand, désormais l’objectif est de faire 10 millions. En étant plus réaliste à l’heure actuelle, j’essaie de construire une boîte saine et vu que l’on ne perd pas d’argent depuis 6 ans, on peut dire que l’on est sur la bonne voie. Ensuite, que les employés soient heureux de venir au boulot et que l’on puisse faire de beaux produits en ne reniant pas sur la qualité.
– Merci à toi Charlie
C.F : Merci à vous
Vous pouvez retrouver le nouvel EP de Charlie Faron « SUPER POSITIONS » le 21 avril.
Interview : Paul Dieÿ
Crédit photos : Mitchell Sturm