S’il y a un moment dans la semaine où l’on a envie de voyager, c’est bien lorsque l’on ouvre la première page d’un livre. Ainsi, pour passer un weekend sous le signe de la lecture, nous vous présentons un auteur et son oeuvre phare. Aujourd'hui, Stefan Zweig et le Joueur d'échecs !
Dans la bibliothèque d’Apollo & Artemis
Tourner la première page d’un livre pourrait sembler insignifiant, banal presque ennuyeux. Mais lorsqu’Apollo & Artemis choisit méticuleusement un ouvrage d’exception, le moment reprend de sa singularité et vous offre une expérience unique en son genre. Ainsi, laissez-vous guider dans cette quête de découverte et redonnez du sens à vos lectures.
Avec cette première plongée « Dans la bibliothèque d’Apollo & Artemis », nous vous proposons de vous évader avec Le joueur d’échecs, de l’autrichien Stefan Zweig.
L’auteur : Stefan Zweig
Né à la fin du XIXème Siècle, l’auteur poursuit un cursus littéraire et philosophique durant lequel il incarne la parfaite figure de “l’intelligentsia”, mouvement social engagé dans la transmission et la diffusion de la création culturelle. Ainsi, Stefan Zweig consacre sa vie à l’écriture. Tourmenté par ses origines et son époque, il dédie la majorité de ses écrits à l’étude de cette société qu’il souhaiterait pacifique.
Zweig reste aujourd’hui un auteur encore très actuel. En effet, véritable caméléon des styles littéraires, il renaît à travers la pluralité de son œuvre. Avec un penchant pour la rédaction de nouvelles tantôt ironiques tantôt moralisatrices, Le joueur d’échecs s’impose comme le livre phare de l’écrivain autrichien. Subtile mélange entre la romance et la critique sociétale, cette nouvelle est celle qu’il vous faudra lire.
L’oeuvre : Le joueur d’échecs
Résumé : Rio 1940, l’histoire prend place sur un paquebot. A bord, le narrateur entend parler de Mirko Czentovic, champion du monde d’échecs, qu’il tentera d’étudier.
Publié à titre posthume, Zweig a écrit Le joueur d’échecs en décembre 1941, deux mois avant sa mort, lors de son ultime exile au Brésil. Particulièrement anéanti par la fin de l’Europe qu’il affectionnait tant, désormais déchu de sa nationalité autrichienne et exilé politique, il trouve refuge à Petropolis où il finira sa vie. Bouleversé par la montée du nazisme en Allemagne et dans ses contrées, il subit le poids d’un choix politique, qu’il ne fera jamais.
Le joueur d’échecs est l’œuvre qui symbolise son tourment. Dans la nouvelle, deux sociétés s’affrontent, celle du nazisme et celle de son enfance. L’une est puissante, l’autre traumatisée. L’une est avare, l’autre blessée. L’une à le pouvoir, l’autre survit.
Cette nouvelle, parfois ironique, dépeint la triste sensibilité de Zweig face à sa condition. Parfums étrangers, lieu symbolique, ambiance tendue, il y dépeint le drame qui marquera sa vie à jamais.
Embarquez dans l’histoire poignante et émouvante, de celui qui a su lier échecs et politique !
Article : Anna Tavernier
Crédit photo : Shao Feng (La bibliothèque présentée en photo à la une et ci-dessous est celle de Zhongshuge-Hangzhou. Elle est située dans un centre commercial à 30 kilomètres du coeur de Shanghaï et les architectes ont voulu créer une « cathédrale de livres »).